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L'ATELIER ECOCONCEPTION

 

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L'atelier écoconception est un exercice réalisé dans le cadre de l'option RESEAU (Réseau, Energie, Système, Aménagement Urbain) de la spécialité Aménagement et Environnement (DAE) de l'école d'ingénieur Polytech Tours (EPU). A raison d'une journée et demi par semaine, 120 heures de la maquette pédagogique sont consacrées à cet exercice. Dans ce cadre, et dans l'idée de préfigurer leur future activité d'ingénieur, les étudiants ont pour mission de proposer des solutions dimensionnées et spatialisées en regard d'une commande issue du monde professionnel.

Trois temps ponctuent notamment cette expérience du projet :

-    la reformulation de la commande

-    la conception de solutions spatiales et techniques

-    la restitution de propositions sous la forme d'un livrable attrayant (site web, modélisation 3D, réalité virtuelle)

NOTRE COMMANDE

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Une convention signée le 23 janvier 2019 entre  le Département Aménagement et Environnement de Polytech Tours (EPU-DAE) et la Direction Territoriale Centre Val-de-Loire de SNCF RESEAU engage les parties sur le sujet des « Mobilités en Région Centre – Quel avenir pour les lignes de desserte fine ?".

Pour le commanditaire, il s'agit globalement de confronter sa logique d'industriel du transport à une vision plus élargie des mobilités. Dans cette perspective, deux dimensions doivent notamment faire l'objet d'une attention particulière.

En premier lieu, la dimension territoriale doit être soulignée dans l'analyse demandée. Cette préoccupation fait écho au contexte national qui a vu les "petites lignes" du rapport Spineta devenir les "lignes de dessertes fines" des territoires dans le projet de loi Mobilités. Mais, s'il est évident que le "territoire" va bien au delà de l’espace foncier occupé par des voies ferrées et les gares, jusqu’où s’étend cet oekumène en interaction avec le réseau ferré ? Quels sont donc les termes précis de cette relation du train au monde rural ? Voila un questionnement qui ne peut laisser indifférent des étudiants en aménagement du territoire.

En second lieu, la dimension "rentabilité" doit être appréhendée dans toute sa complexité. Si la détermination des couts d’investissements, des coûts  d’exploitation directs ou la détermination des retours sur investissement sont usuels pour l'industriel, une autre question est de savoir si les considérations environnementales et sociétales peuvent être incluses dans ces indicateurs de performance. Peut-on oser une "rentabilité citoyenne", peut-on déterminer une "rentabilité verte " ? 

 

On l'envisage d'emblée, s'engager à traiter sérieusement ces deux seules dimensions de la mobilité peut engager un travail théorique déjà considérable. Cette voie n'est pas celle attendue par le commanditaire et n'est pas davantage dans la logique pédagogique d'un atelier.

Le parti pris est donc d'appréhender cette problématique "en partant du terrain", à savoir les dessertes fines de la Région Centre. Le commanditaire en propose 5 : Bourges - Montluçon,  Chartres - Courtalain, Tours - Châteaudun , Tours - Chinon, Tours - Loches.

DEROULE

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L'atelier s'est déroule entre le 23 janvier et le 3 avril 2019, avec 19 étudiants et 3 enseignants.

Parmi les cinq lignes proposées à l'étude, nous n'en avons retenu que 4. Ce choix est consécutif à la répartition des étudiants par groupe qui demande un effectif minimum pour pouvoir bénéficier de certaines synergies. De plus en terme "territorial", nous avons postulé que la nature de la ligne "Chartres - Courtalain" serait assez proche d'un fonctionnement de type "espace rural - agglomération" que nous pensions pouvoir trouver sur les lignes connectées à tours. 

Pour chaque ligne, l'objectif est d'envisager les conditions de sa pérennisation. Pour chacune, plusieurs propositions sont envisagées et articulées afin de constituer une offre de mobilité globale et spécifique au territoire. Pour une ligne donnée, chacune de ces propositions fait l'objet d'une modélisation logique permettant d'envisager son dimensionnement particulier en regard d'un indicateur "émission de CO2" qui a été retenu pour l'analyse globale " à la ligne". 

Dans l'esprit d'une méthode agile de conduite de projet, le commanditaire s'est périodiquement mobilisé pour accompagner l'atelier, préciser ses attentes, apporter des précisions techniques aux étudiants, et évaluer en continu l'orientation que prenait le travail. (31/01 - 28/02 - 07/03 - 21/03 )

LE RENDU

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Les rendus sont organisés en 2 niveaux.

A l'échelle de la proposition technique, chacune a fait l'objet d'un rapport de type ingénieur précisant notamment les modalités calculatoires du dimensionnement. De plus, chacune a fait l'objet d'un livrable sous la forme d'un modèle 3D, une animation dynamique, ou une application interactive pour effectuer des simulations dynamiques.  On trouvera pour les voyageurs des services de transport à la demande, des gares fonctionnant comme des plates formes inter-modales ou se proposant d'accueillir de nouveaux espaces de services, des systèmes optimisés de transport à la demande ou de co-voiturage ou d'encouragement à l'usage de modes alternatifs, mais également des propositions pour le fret ou la collecte et la valorisation des déchets. Pour couvrir les besoins énergétiques de ces usages, des solutions de génération d'hydroélectricité, de panneaux solaires, de méthanisation ont été dimensionnées.

A l'échelle de la ligne, les propositions techniques sont organisées pour proposer une logique globale de fonctionnement et les indicateurs chiffrés les plus significatifs sont mis en avant. D'individuelles dans leur caractérisation fine, les propositions deviennent complémentaires et permettent d'illustrer le fonctionnement de systèmes globaux de mobilités pour les territoires ruraux étudiés. En ce sens, plusieurs propositions s'étendent bien au delà du champ d'action actuel de l'industriel en envisageant de nouveaux services de transport en bus inter-cités ou intra-urbains par exemple.

C'est donc bien une logique de ligne et simultanément de territoire qui est prise en compte finalement, et cela aboutit à une première conclusion : au travers des 4 lignes étudiées, nous observons bien que chacune révèle une spécificité propre et redéfinit à son échelle ses propres critères de mobilités.

Au terme de l'analyse, la seconde conclusion est que certaines options techniques envisagées s'avèrent parfois peu probantes quand elles sont mises en rapport avec certaines réalités industrielles et financières.

Mais ce constat est davantage un résultat qu'un échec car il nous semble répondre assez correctement au questionnement initial rappelé comme préambule de ce travail.

En effet, en mettant en vis à vis les données financières et les émissions de CO2, la conclusion est moins à chercher dans le "faisable" que dans le coût induit de la tonne de CO2 "si on faisait". La question est alors de savoir si ce coût serait acceptable "sociétalement". On en revient à la question initiale, mais avec une indication chiffrée qui précise quelque peu le débat. La notion de "rentabilité de ligne" se voit ainsi complexifiée au delà des données strictement économiques. Elle reste pour autant toute entière la question de savoir si "la collectivité" a les moyens, si ce n'est la capacité, à assumer les réels coûts de ces considérations environnementales. A savoir si ces dernières doivent être considérées comme vertueuses ou vitales.

Le livrable final de l'atelier a été transmis sous la forme d’un fichier pdf par ligne comprenant une présentation globale et chacun de sous-projet individuel. La plate forme présente reprend l’architecture de ce rendu.

Tous les modèles d'ingénierie ont été conçus avec :

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